• Jean-Claude Delalande

    "Il se peut que ces images soient le reflet d'un état qui n'est pas le mien,mais celui d'un déprimé chronique auquel on aurait confié un appareil photo.
    Depuis plus de dix ans,je suis ce personnage keatonien qui me rappelle sans relâche que le temps passe et que je demeure, du moins sur le papier"

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    Jean-Claude Delalande est un étrange bonhomme,  la référence à Buster  Keaton (qu'il évoque ci-dessus)  est  une évidence: il posséde ce même humour qui s'affiche sans sourire.D'autre références,photographiques,peuvent être trouvées: Duane Michals pour ce sens de l'autoportrait mis en scène de manière savante ou encore Martin Parr dont on retrouve, transposé en noir et blanc, l'ambiance de vacances  un peu morne.

    Les influences, même prestigieuse, sont d'habitude trop envahissantes et "mangent"  la personnalité de l'auteur, rien de cela ici, Jean-Claude  Delalande n'est pas encore une célébrité, son nom n'est pas connu et  pourtant ses  images sont déjà des  Delalande!

    Deux  personnages principaux figurent sur ces  images,  Jean-Claude  et  sa compagne, mais un trosième protagoniste à peine moins apparent hante la série: le temps, les photos, réalisées durant une dizaine d'années, retrouvent le charme des albums familiaux où les adultes vieillissent tandis tandis que les enfants grandissent.

    Ce temps qui prend un malin plaisir à montrer son passage confère à la série une densité forte.Certaines photos, qu'au premier regard pourraint relever de l'anecdote ou de l'humour un peu trop décalé (avec parfois même une pointe de cynisme), trouvent, grâce à l'écoulement du temps d'image en image, leur véritable humanité.

     

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    Le piqué et la qualité du noir et blanc (des prises de vues faites à la chambre ou au moyen format) ne sont pas sans effet, ils évoquent l'ambiance des photos des années soixante, mais des années soixante à la saveur intemporelle...décidément, le temps tient ici un rôle bien compliqué.

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces photos, lmes regards qui jamais ne se croisent mais qui souvent s'adresse au spectateur, la neutralité des visages, les mouvements qui hésitent entre le flou et la théâtralisation, la présence invisible de l'éclairage, la mise en scène très travaillée, les décors et les accessoires soigneusement choisis...

    Ce perfectionnisme tellement poussé qu'il sait se faire oublier rappelle Tintin, un Tintin qui aurait lu Kafka.

    Pascal Miele MAGAZINE PHOTOFAN N°15 # mai-juin 2007

     

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