• Quelqu'un n'est plus là, quelqu'un n'est pas encore là... C'est entre ces deux absences, ces deux morts si l'on veut, que les tableaux de Lazar semblent en attente, en souffrance, et nous communiquent leur mélancolique mystère. Comme si la toile, matériellement, devait languir dans les limbes de la peinture, éternellement, gémissant en vain après le film qu'elle ne peut pas être, et qui lui donnerait, avec le mouvement, la présence vivante (ou son apparence) des êtres dont elle n'a que les traces maintenant vides de sens,

    —tatouages minutieux et pathétiques—, et lui communiquerait la chaleur dont elle semble si désespérément (mais délibérément, par l'ascèse d'une sûre technique) privée. Et c'est ce tourment qui constitue proprement le suspense de ces insolites tableaux.

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    Pascal BONITZER.

     

     

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  • Tendance floue s'est construite sur une envie de travailler collectivement sur des projets photographiques, de disposer d'un espace de liberté sans concession et de préserver son indépendance. Créé en 1991, c'est une Association loi de 1901. Petit à petit le collectif prend de l'ampleur et les premiers photographes sont passés de cinq à onze en 1996, puis à douze en 2005. L'identité du collectif s'est affirmée au fil des années, jusqu'à devenir le treizième photographe, la structure s'est agrandie et les projets en communs sont de plus en plus importants. La valorisation du fond d'archives des photographes par la structure est également une pierre essentielle de l'édifice. Aujourd'hui le collectif a quinze ans, ils sont douze photographes et quatre salariés qui s'occupent de la presse, de la communication, de l'institutionnel et du suivi des expositions.

     
     
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    Chercher une image n'est pas une fin. C'est là que tout commence. Dans ce laboratoire, la photographie explore une chimie faite de confrontations, d'assemblages et de chocs. Avec la conviction qu'un langage peut naître des images mises en commun. Que la combinaison de douze visions subjectives du monde et de ses aléas peut esquisser une forme d'objectivité.

    L'écriture de Tendance floue est à lire dans l'entre-deux des photographies, dans leur dialogue. Le sens qu'elle veut donner aux images est aussi dans leurs marges.

    Tendance floue appartient à ceux qui la font, au fil des productions. Cette indépendance est garante d'une certaine forme de liberté. Elle permet à chacun de se risquer sur des terres inconnues et d'être ramené à bon port. Elle est une conscience partagée qui suit la traction du monde et garde les fous de l'attraction.

    Chacun s'est embarqué avec beaucoup d'utopie dans l'histoire, commencée il y a quinze ans. Cette utopie tient bon. Sa fragilité est un gage de liberté.

      Tendance Floue
     
     
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    Nous traversons la violence du monde

    Un sentiment de liberté nous traverse

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    «L'art nous émeut avec le plus de force quand il s'exprime de façon imparfaite, fortuite et fragmentaire, quand il se borne à signaler sa présence, en permettant de la pressentir.

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    La misère et la violence du monde nous touchent d'autant moins qu'elles nous sont signifiées par l'image. Il faut que l'image nous touche par elle-même, qu'elle nous impose son illusion spécifique, sa langue originale, qui n'est jamais la langue de bois de la réalité, pour que quelque contenu nous affecte. Pour qu'il y ait transfert affectif sur le réel, il faut le contre-transfert de l'image, et qu'il y soit résolu. C'est-à-dire qu'après le laps de temps que dure le regard, et où le monde est littéralement vrai, l'image s'efface elle aussi.

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    L'enjeu essentiel de l'image est de délivrer le réel de son principe de réalité (perdu), et de dégager une dimension ironique, fatale, spirituelle, cynique – n'importe quoi qui l'arrache à son déchiffrement réaliste, politique, documentaliste, humaniste, à toute signification forcée ou anticipée.

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    La photo comme abréaction au monde dans ses formes les plus insolites et les plus banales. Non pas la représentation du monde (qui ne fait que perpétuer la réalité) mais la fiction instantanée de sa représentation. Passage à l'acte photographique toujours violent,  parce que d'une certaine façon, c'est le monde lui-même qui passe à l'acte. D'où une complicité matérielle, sans arrangement, sans mise en scène. L'image se révèle alors pour ce qu'elle est : l'exaltation de ce qu'elle voit dans son évidence pure, sans concession, sans intercession. Elle se fait révélatrice de ce qui, en pleine réalité, relève du malin génie de la réalité. Duel de l'acte photographique. Défi à l'objet et défi de l'objet en retour. L'événement de la photo reste la confrontation de l'objet et de l'objectif, et la violence de cette confrontation.»

    Jean Baudrillard.

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    www.tendancefloue.net

     

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  • George S. Zimbel

    Marilyn Monroe & Billy Wilder, NYC

    1954

    Gelatin silver print

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    www.artincontext.org


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